Je Pense à Vous (2006, Pascal Bonitzer): un film qui donne à penser
Amour, jalousie et vengeance sont les ingrédients dignes des plus grandes tragédies ou est-ce des vaudevilles? La sagesse populaire ne s'y trompe pas quand elle dit que la vengeance est un plat qui se mange froid...Sauf pour les personnages de Je Pense à vous, qui sont loin d'être sages. Que ce soit Worms l'écrivain verreux, Diane son ex, Hermann l'éditeur de Worms et nouveau companion de Diane, Anne l'ex d'Hermann ou Antoine le mari et ex-psy d'Anne, tous démarrent au quart de tour, dès qu'il s'agit de rendre coup pour coup à de petites fâcheries, qui immanquablement finissent par prendre des proportions démesurées . En effet, en aussi peu de temps qu'il en faut à une photo présumée compromettante (de Hermann avec Anne) pour être envoyée d'un portable (de Worms à Diane puis de Diane à Antoine, puis à Hermann), tous les personnages sont plongés dans des relations amoureuses qui tournent aux règlements de comptes aux conséquences funestes. Sous de faux airs de comédie romantique, ce film aux imbroglios amoureux, a néanmoins le don de nous mettre face à nos bassesses, à notre égocentrisme, mais l'air de rien, sans faire de morale, grâce à son humour grinçant, rythmé par une musique primesautière, décallée sciemment par rapport au propos grave du film.